La retraite à l’international représente une problématique complexe, touchant aussi bien les expatriés que les retraités résidant à l’étranger ou ayant cotisé dans plusieurs pays.


Il est important de bien comprendre les différents régimes de retraite, la transférabilité des droits acquis, ainsi que les conséquences fiscales, afin d’anticiper et de vivre sereinement sa retraite à l’échelle internationale.

Carrière à l’étranger : Comment ça marche ? 

Travailler à l’étranger au cours de sa carrière peut avoir un impact important sur sa retraite en France. 

Chaque pays a son propre système de retraite, avec des règles spécifiques sur les conditions d’obtention notamment l’âge de la retraite. Certains pays exigent parfois que les travailleurs aient résidé dans le pays pour une durée minimale avant de pouvoir prétendre à la retraite. Aussi, la manière dont sont calculées les cotisations et les pensions varient considérablement d’un pays à l’autre.  Des accords existent pour coordonner les droits à la retraite mais ce n’est pas toujours le cas. En tant que travailleur à l’international, il est donc important de comprendre comment ces différents systèmes fonctionnent, quels sont les impacts sur sa retraite en France et les solutions pour l’optimiser.

Pour les Français ayant une carrière à l’étranger, la retraite dépend de plusieurs facteurs :  

  • Le statut (expatrié ou détaché) 
  • Le pays d’accueil

Les travailleurs détachés restent affiliés au régime de retraite français, car ils sont envoyés à l’étranger par une entreprise française. Il n’y a donc pas d’impact sur leur retraite française.

La situation est différente pour les expatriés. Ces derniers sont généralement affiliés au régime de retraite du pays où ils travaillent. Si ce pays a une convention bilatérale de sécurité sociale avec la France, cela facilite la coordination des droits à la retraite entre les deux pays, évitant la double cotisation et assurant la continuité des droits.

Les pays signataires d’un accord de Sécurité sociale avec la France sont tous les pays de l’UE/EEE, y compris les membres de l’EEE comme la Norvège, l’Islande, et le Liechtenstein. Il y a aussi les pays suivants : Algérie, Andorre, Argentine, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Chili, Congo, Corée, Côte-d’Ivoire, États-Unis, Gabon, Îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey, Aurigny, Herm, Jethou), Inde, Israël, Japon, Kosovo, Macédoine, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Monaco, Monténégro, Niger, Nouvelle-Calédonie, Philippines, Polynésie-Française, Québec, Saint-Marin, Saint-Pierre et Miquelon, Sénégal, Serbie, Togo, Tunisie, Turquie, Uruguay.

Si le pays d’accueil n’a pas signé d’accord de Sécurité Sociale avec la France, la retraite est alors calculée dans chacun des pays, sans tenir compte des périodes validées dans les autres pays. Cela aura donc un impact très important sur la retraite en France.

A noter que les périodes d’activité effectuée à l’étranger (y compris dans les collectivités françaises d’outre-mer, sauf Saint-Martin et Saint-Barthélémy, et à Mayotte) peuvent faire l’objet d’un rachat de trimestres dans un délai de 10 ans suivant le dernier jour exercé hors de France.

Pour réduire l’impact de l’expatriation, il est possible de souscrire une assurance retraite volontaire auprès de la CFE (Caisse des Français à l’Etranger) afin de continuer à cotiser au régime de retraite de base français. Le même principe est également possible avec la retraite complémentaire AGIRC ARRCO. Les expatriés et détachés peuvent aussi cotiser à des régimes complémentaires comme la CRE pour les employés ou l’IRCAFEX pour les cadres.

Les atouts de la Caisse des Français de l’étranger (CFE)

La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) permet au travailleur expatrié ou détaché de maintenir son niveau de protection sociale via une adhésion volontaire. C’est l’interlocuteur unique en matière d’assurance volontaire vieillesse pour les Français qui vivent à l’étranger.

L’adhésion est ouverte aux personnes : 

  • Ayant été affiliées pendant au moins 5 ans à un régime français obligatoire d’assurance maladie de manière continue ou discontinue. La demande doit être faite dans les 10 ans suivant le premier jour de l’exercice de l’activité salariée à l’étranger ;
  • Ou, à celles qui ont cotisé 6 mois à l’assurance vieillesse obligatoire avant leur départ de France. Dans ce cas, elles disposent d’un délai de 6 mois à partir de la date à laquelle elles ont cessé de relever d’un régime obligatoire français.

Pour 2025, les montant trimestriel des cotisations varient selon les revenus annuels : 

Ressources annuelles> 47 100 €De 23 550 €
à 47 100 €
< 23 550 €Jeunes de moins de 22 ans
Montant trimestriel des cotisationsà partir de 2 103 €à partir de 1 578 €à partir de 1 053 €à partir de 525 €

Quelle fiscalité pour ma pension à l’international ? 

L’imposition des pensions de retraite à l’international dépend de plusieurs facteurs, notamment du pays dans lequel vous résidez, du pays d’où provient la pension, des accords fiscaux entre ces deux pays et du type de régime de retraite. 

De nombreux pays ont signé des conventions fiscales bilatérales permettant des exonérations fiscales ou des crédits d’impôt pour éviter la double imposition des pensions (publiques ou non). Ces conventions déterminent quel pays a le droit d’imposer votre pension et comment éviter d’être imposé deux fois sur les mêmes revenus (dans le pays d’origine de la pension et dans le pays de résidence).

En général, elles stipulent que la pension sera imposée dans le pays de résidence, mais certaines pensions peuvent être partiellement ou totalement imposées dans le pays d’origine de la pension (souvent en cas de pension publique).

Sans convention fiscale, vous pourriez être imposé deux fois : une fois dans le pays d’origine de la pension (souvent à la source) et une autre fois dans votre pays de résidence.

Quelles stratégies pour optimiser sa retraite internationale ?

Il existe plusieurs stratégies pour optimiser sa retraite à l’international : 

  • Cotiser à la CFE quand on travaille à l’étranger permet de garantir la continuité de ses droits à la retraite en France. Néanmoins, le coût de cette option peut s’avérer très élevé, et il convient de s’interroger sur sa réelle opportunité. Il peut être pertinent de la comparer à d’autres solutions disponibles, notamment la mise en place d’une retraite par capitalisation. Cette dernière présente souvent une meilleure performance en termes de revenus complémentaires au moment de la retraite, mais également l’avantage de constituer un patrimoine transmissible, que l’on pourra léguer plus aisément à ses héritiers.
  • Conserver un maximum de documents qui pourront vous aider ensuite dans votre reconstitution de carrière à l’international au moment de votre départ en retraite pour justifier des trimestres cotisés à l’étranger.
  • Effectuer un bilan retraite avec un spécialiste 10 ans avant de partir à la retraite pour mieux préparer votre départ à la retraite.
  • Diversifier ses investissements (immobilier, assurance-vie, contrats luxembourgeois, épargne personnelle, etc.) permet de compléter efficacement les retraites de base perçues dans les différents États où vous avez travaillé. Cette approche offre une source de revenus supplémentaires à la retraite, tout en permettant de constituer un capital transmissible, souple et adapté à votre situation d’expatrié.
  • Anticiper les implications fiscales d’un départ à l’étranger pour sa retraite

Rappels des fondamentaux sur le fonctionnement de la retraite en France 

Lorsque vous êtes en activité, vous cotisez obligatoirement sur vos salaires ou vos revenus professionnels pour votre retraite de base et votre retraite complémentaire. C’est ce qu’on appelle les régimes obligatoires. En complément de ce système par répartition, chacun peut se constituer une retraite facultative par capitalisation (PER, PERCO,…).

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En France, suite à la réforme de 2023, il est possible de partir à la retraite à partir de 64 ans, pour les générations nées à partir de 1968. Les générations antérieures peuvent partir plus tôt à raison d’un trimestre par année. Les générations nées avant 1961 peuvent partir à 62 ans. 

Tout au long de votre carrière professionnelle, grâce à vos cotisations obligatoires et mais aussi à certaines périodes d’inactivité spécifiques (chômage, maladie, service militaire …), vous validez des trimestres et des points de retraite complémentaires qui détermineront votre future pension de retraite.

La durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein est de 172 trimestres pour les générations nées à partir de 1968 soit 43 années de cotisations. Il existe néanmoins un âge où le taux plein est automatique quel que soit le nombre de trimestres validés : 67 ans. Attention, même si le taux plein est appliqué à 67 ans , le montant de la pension, lui, est proratisé au nombre de trimestres acquis.

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Le calcul de la retraite de base- Surcote et Décote ?

La retraite de base est calculée à partir de la moyenne des 25 meilleures années de salaire sur laquelle est appliqué un taux de liquidation de 50%, dit taux plein, si vous avez acquis le nombre de trimestres requis.

S’il manque des trimestres, vous subirez une décote de 1.25% par trimestre manquant dans la limite la plus avantageuse de 20 trimestres ou du nombre de trimestres séparant le départ en retraite et l’âge automatique du taux plein (67 ans).

A l’inverse, si vous cotisez au-delà de l’âge minimum légal, vous aurez une surcote sur le nombre de trimestres cotisés au-delà de la durée requise.

Attention, le salaire annuel moyen pris en compte pour le calcul de votre retraite de base ne peut pas dépasser le plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS) : 47 100 € en 2025.

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Attention : Si vous êtes un professionnel libéral, votre retraite de base sera calculée en fonction d’un nombre de points acquis au lieu des 25 meilleures années.

Le calcul de la retraite complémentaire :

Concernant votre retraite complémentaire, chaque année de cotisation génère des points retraite. Ces derniers sont ensuite convertis en euros, selon la valeur du point, au moment de partir à la retraite.

Attention, si vous n’avez pas le taux plein pour votre retraite de base, votre retraite complémentaire subit également une décote.

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Comment valider des trimestres ?

Il existe 5 manières d’acquérir des trimestres pour atteindre le taux plein avant 67 ans ou éviter la décote quand on arrive à l’âge légal. 

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Pour conclure, préparer sa retraite à l’international demande une planification rigoureuse, une bonne compréhension des régimes de retraite et des conventions internationales, de la fiscalité et de la transférabilité des droits. Il est vivement conseillé de faire appel à un expert spécialisé afin de s’orienter efficacement dans ce domaine particulièrement complexe.

Chez VIA Gestion Privée Internationale, nous accompagnons quotidiennement des Français expatriés confrontés à ces enjeux. L’expérience d’une carrière à l’étranger est souvent synonyme de rémunérations plus attractives et d’opportunités de développement personnel et professionnel. Mais, comme nous l’avons vu, elle peut aussi entraîner une baisse significative du niveau de pension, liée à des règles complexes, parfois pénalisantes, des régimes de retraite français vis-à-vis des parcours non linéaires.

C’est pourquoi il est essentiel d’anticiper et de profiter de sa période d’activité à l’étranger pour mettre en place des solutions de capitalisation, qui viendront compléter les pensions issues des systèmes de retraite obligatoires. Assurances-vie françaises ou luxembourgeoises, Private Equity, SCPI internationales, dette privée…sont autant d’outils existants pour mettre en place le plus en amont possible une stratégie d’investissement permettant de générer des revenus complémentaires au moment de la retraite, et préserver son niveau de vie une fois l’activité professionnelle terminée. 

Par ailleurs, ces outils d’épargne sont particulièrement adaptés dans une logique de planification successorale, car ils permettent de transmettre un capital dans un cadre fiscal souvent avantageux
Nous sommes à vos côtés pour vous aider à faire un bilan patrimonial et construire, dès aujourd’hui, votre indépendance financière de demain.